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Chili et Argentine: Patagonie

Après une semaine de détente au Brésil, on part en direction du sud du Chili et de l'Argentine, la Patagonie, pour des aventures un peu plus intenses...


On atterit à Punta Arenas, puis on prend un bus pour Puerto Natales, une jolie ville étape avant le départ pour le parc national Torres del Paine où nous avons l'intention de trekker et camper pendant plusieurs jours.

On se lance pour le circuit W, le plus connu du parc, qui peut se faire entre 3 à 6 jours selon les conditions climatiques mais surtout physiques. Pourquoi le W? Bah parce qu'il ressemble étrangement à un W tout de même. Voyez par vous-même (le chemin en pointillés rouges) :



Nous sommes 4 Frenchies, pour 1 tente, 12 kg chacune sur le dos, 3 bonbonnes de gaz et nous allons parcourir presque 70 km en 5 jours avec beaucoup de vent, de transpiration, de fatigue, d'ampoules, de riz et de nouilles chinoises. On s'est même auto-surnommées la "Team Pantalons Rouges" et nous nous lançons dans notre Koh-Lanta.

Pour notre premier jour, on prend un bus de Puerto Natales jusqu'au Lago Pehoé où nous montons à bord d'un "catamaran" qui nous dépose de l'autre côté du lac au Refugio Paine Grande. La traversée est magnifique: l'eau est turquoise et on aperçoit déjà tous les incontournables du circuit W, las Torres notamment.


Une fois arrivées à Paine Grande, on part pour le Refugio Grey. (Il faut savoir que pour le W, les randos se font de refuge en refuge). Cette première après-midi est censée être tranquille puisque nous n'avons "que" 11 km à parcourir et selon notre plan, en 3h30 s'est bouclé. N'empêche qu'au final, cette première étape est difficile: dans la première heure, on s'arrête souvent pour régler nos sacs à dos (qui semblent peser une tonne) et pour trouver des bâtons pour nous aider. Après les premiers kilomètres, le dos s'habitue et on trouve tranquillement notre rythme. Quand on arrive enfin au glacier Grey, clou de la journée, on se dit naïvement qu'on doit bientôt être arrivées: bah oui, le refuge s'appelle comme le glacier donc il doit pas être bien loin et puis ça fait déjà 2h30 qu'on est parties. On s'imagine même qu'on y arrivera en 3h, encore plus rapidement que prévu ! Alala on est trop trop fortes, dès le premier jour !!

Sauf que non, on a faux sur toute la ligne: il nous reste encore 6 km, 6 p*$!&n de km. On déprime et surtout on rit jaune parce qu'on est encore très loin ! Puis finalement, après 4h30 on arrive à ce fameux Refugio Grey. On n'ose pas le dire mais à la fin de la journée, on pense toutes très fort "Mon dieu, comment on va survivre à ce W ?!" et puis on pense aussi au lendemain, au chemin retour (qui est exactement le même mais avec cette fois-ci 6 km de montée intense, bah oui quand ça descend dans un sens, ça monte forcément dans l'autre).


Pour notre deuxième journée, on sait à quoi s'attendre: ça va être dur, très dur. Et cette fois-ci, on se dit qu'on arrivera à Paine Grande en 6h vu la montée qui nous attend. Mais vous savez quoi? Au final, trop fastouche le retour: grâce à un guardaparque, on prend un chemin alternatif qui nous évite une grosse partie de la méga montée de la mort et les 6 km passe plutôt rapidement. Le plus impressionant, c'est qu'on boucle les 11 km en 3h30. Comment est-ce possible me direz-vous? Eh bien, avec un peu d'aide de nos chères amies rafales de vente. Avec un vent à plus de 100 km heure dans le dos, je vous garantie qu'on avance vite, même très vite. Si on s'arrête, impossible de repartir. Donc on s'accroche 2 par 2 pour ne pas s'envoler et on court (j'avoue, c'est qu'on arrive pas vraiment à s'arrêter avec ce foutu vent et que ça nous permet de ne pas être plaquées contre les parois). On arrive donc heureuses et en avance à Paine Grande. On en profite pour faire une pause déj bien longue avant de planter notre belle tente. C'est d'ailleurs l'épreuve de la journée: le vent fait encore des siennes donc il nous faut tous nos bras et jambes pour planter la tente sans qu'elle s'envole et sécuriser le tout avec des grosses pierre et des briques. Preuve à l'appui:

Fières de notre exploit de la veille, on part avec enthousiasme pour le Refugio Italiano. Le chemin est plutôt simple (je n'ai plus de souvenirs particuliers donc j'en déduis que tout s'est bien passé) et on arrive assez rapidement. On déjeune, on pose nos sacs (victoire !!) et on va se balader dans la Valle del Frances. Un guardarque nous déconseille de monter jusqu'au Mirador Britanico, ça serait une perte de temps vu la météo (il fait tout gris et il pleut). On s'arrête donc au premier mirador: la vue est quand même spectaculaire. On aperçoit les montagnes dans la brume devant nous et derrière nous, une lagune turquoise. Le plus impressionant c'est d'entendre des morceaux de glaciers se détacher des montagnes: quand ils s'écrasent, on dirait que le tonnerre retentit violemment. Ce jour là, on parcourt 11.5 km.

Notre quatrième jour est le plus intense: on part du Refugio Italiano direction le Refugio Chileno avec un arrêt au Refugio Cuernos pour le déjeuner, soit 21.5 km en tout. Le chemin jusqu'au Cuernos est une promenade de santé: dans notre sens, ce n'est que de la descente presque. On plaint les pauvres randonneurs qui font le W d'est en ouest (on le fait d'ouest en est, c'est plus simple et on préfère garder las Torres comme dernière étape en récompense). Après notre petite pause au Cuernos, on repart pleines d'énergie pour le Chileno. On retombe vite sur terre. Les premiers kilomètres sont plutôt faciles mais ensuite, c'est de la montée, que de la montée encore et toujours. Nos corps commencent à être épuisés et les genoux et chevilles flanchent. Puis on a la mauvaise idée de demander aux randonneurs dans l'autre sens à combien de temps est encore le refuge. On nous répond 1 heure. Le problème c'est que pendant presque 2h, toutes les personnes qu'on croisent nous disent "Encore 1 heure, allez, vous y êtes presques!". On ne comprend pas, cette heure est interminable et on en a marre. Quand on aperçoit ENFIN le refuge, c'est la libération ! Sauf qu'il est encore loin en fait, le chemin tortille et les montées s'enchaînent, c'est atroce ! Une fois arrivées, on est d'humeur massacrante et on n'arrive plus à bouger. Mais miracle, il y a des douches! Avec de l'eau chaude ! Et puis on se récompense aussi avec un vrai dîner: on mange au refuge entrée/plat/dessert et même un peu de vin, le tout dans un chalet en bois avec une cheminée. A mesure que nos cheveux sèchent et que nos estomacs se remplissent, les sourires et la bonne humeur reviennent. Allez, plus qu'une journée et c'est fini !

Le lendemain, on attaque las Torres, l'attraction phare du parc et du W. On a 12 km à parcourir. Encore une fois, le début est plutôt simple et puis maintenant on est bien rodées. Mais les 2 derniers kilomètres sont durs, très durs. Que de la montée et de l'escalade; il faut crapahuter et se hisser dans les roches pour atteindre le Saint Graal. Une fois en haut, malheur! Les Tours sont brûmeuses, on les distingue difficilement. Et puis il fait plutôt très froid, il neige même. Fatiguées, notre patiente s'épuise rapidement dans ce froid. On reste 10 minutes au Mirador et on redescend.

Victoire! On a enfin bouclé le W! Pas peu fières, on est heureuses et soulagées! On a hâte de rentrer à Puerto Natales, de dormir dans un lit et de prendre une bonne douche.

Deux jours plus tard, on part pour l'Argentine. Notre première étape: El Calafate. Pour cette première nuit en Argentine, on fait du couchsurfing: on dort chez 4 argentins qui vivent en coloc. Mais c'est un peu l'auberge espagnole; on est 11 couchsurfers en tout et la maison n'est pas immense donc c'est un joyeux bazar. Mais l'ambiance est super bonne: ils nous cuisinent un disco (une espèce de paella argentine), on chante, on danse, on boit du vin, on parle de voyages et on partage entre nationalités différentes.

Le lendemain, on découvre le Perito Moreno, un des seuls glaciers au monde qui ne recule pas mais qui avance. Il avance de deux mètres tous les jours (700 par an). C'est impressionant: il est immense et on en est très proches! Une vraie merveille et mon petit coup de coeur...

Ensuite, c'est direction El Chalten, petit village de montagne très mignon où il y a énormément de randos à faire. On en fait 2: celle de la Lagune Torre (18 km) et celle de la Laguna de los Tres (20 km). Les deux sont magnifiques et on profite vraiment des paysages (plus qu'à Torres del Paine où la moindre inattention peut vite finir en chute). Honnêtement, la marche de la Laguna de los Tres m'achève définitivement: on fait les 9 premiers kilomètres en 2h30 mais on met 1h pour faire le dernier. Je suis épuisée, à bout de nerf et j'en ai raz le bol de marcher. Mais arrivées en haut, le jeu en vaut la chandelle (même si encore une fois la brume nous agace "légèrement").

Après une délicieuse parrilla de récompense, c'est enfin l'heure de rentrer au Chili! On est heureuses de rentrer chez nous! La vie en Argentine est hors de prix et leur accent assez spécial (encore différent de celui de Buenos Aires: au lieu de prononcer les "ll" "j", ils les prononcent "ch" donc parrilla devient "parricha", très bizarre).

Avant de reprendre l'avion pour Santiago, on passe quelques jours à Punta Arenas à se balader et à se reposer. On en profite aussi pour aller sur l'Isla Magdalena voir...des pingouins! Plein de pingouins! Ils sont partout sur l'île et ils passent à quelques centimètres de nous!


C'est avec plaisir que je vous anonce qu'après 16 jours de voyage, de fatigue, de galère, de camping, de couchsurfing mais surtout de paysages extraordinaires et uniques, la Team Pantalons Rouges est rentrée saine et sauve à Santiago !

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