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Chiloé: Chepu et l'Isla Quinchao

Petit récit de notre aventure du deuxième jour à Chiloé:


Épisode 1: le Mapuche


Hier, la journée commence bien: le soleil pointe son nez alors que nous attendions de la pluie toute la journée.


Nous décidons alors d'aller nous balader dans le parc national vers Chepu. Enfin arrivés à destination, nous nous rendons compte que la côte que l'on vient de descendre est beaucoup plus pentue qu'imaginée et surtout incroyablement caillouteuse.


Insouciants et sûrs que notre pilote Martin sera capable de la remonter avec notre bolide surpuissant, Chevrolet Spark, nous décidons d'entamer notre marche dans le parc. Après une demi-heure parmi les vaches dans les dunes de sable, nous réalisons que le parc n'est accessible que par bateau, bien sur absent puisque nous sommes hors saison. Nous nous contentons donc de l'observer de l'autre côté de la berge, déjà satisfaits du panorama.




Demi-tour, direction la voiture pour affronter la côte de la mort. Martin prend alors le volant, s'entraine quelques minutes pour bien maîtriser le frein à main et le "point de patinage" (qu'est ce? Je n'en sais rien, je suis le bébé de la famille). Il entame alors sa première tentative. Les roues patinent, le moteur chauffe. Nous avons peur que les pneus explosent. Deuxième tentative, un échec. Troisième, idem. Notre optimiste est maintenant bien loin, nous nous imaginons déjà dormir dans la voiture et survivre grâce à nos pauvres sandwichs jambon-fromage. Mais hors de question de rester là sans rien tenter: nous partons à la recherche de la rescousse du coin.


Nous marchons 1km peut-être 2, toujours aucune maison ni être vivant en vue. Soudain, un bruit de moteur se fait entendre. Quelqu'un nous aurait-il volé notre bolide?? Non, c'est seulement le mapuche du coin (comprendre terme un tantinet péjoratif pour décrire les bons chiliens de la campagne) qui revient du bois où il a fait le stock de bûches pour son petit feu. Extatiques, nous lui barrons le chemin en faisant de grands gestes pour qu'il s'arrête. Miracle, il s'arrête ! Il a vu notre pauvre Chevy coincée sur la plage, en bas de la côte mortelle. Il nous propose alors de la remorquer.


Heureux comme des pinçons, nous le remercions avec enthousiasme et montons à bord de son bolide personnel, 4*4 plus vieux que Mathusalem. Il démarre en trombe et nous retrouvons enfin l'espoir de continuer notre découverte de Chiloé.


Ni une ni deux, la Chevy est accrochée. Nous nous extasions devant le prodige et quelques minutes plus tard, nous sommes sortis de notre bourbier.


Épisode 2 : le film d'horreur


Après nous êtes remis des émotions de la matinée, nous nous dirigeons vers Dalcahue, mignonne petite ville portuaire où nous découvrons le curanto, plat typique de l'île à base de crustacés, viande et pommes de terre. Nous prenons ensuite le ferry pour partir à la conquête de l'Isla Quinchao.


Après de nombreux virages tous plus sinueux les uns que les autres, nous nous arrêtons sur le bord de la route pour prendre des photos du paysage. Nous apercevons alors une petite figure qui nous observe à la fenêtre avec un air de méfiance ou de curiosité peut-être? Quelques minutes plus tard, elle nous invite à aller dans son jardin prendre nos photos. La vue y est beaucoup plus belle et nous avons même accès à la mer.



Ravis de la crèche (comprendre très très heureux), nous acceptons et mettons en pratique nos talents de photographes. Quand nous retournons à la voiture, toute la famille nous attend en souriant et nous commençons alors à discuter. Une famille adorable.


C'est alors que le mari nous propose de passer la nuit chez eux. Nous avons peur, très peurs. Ont-ils pour pratique d'inviter de naïves étrangers chez eux pour ensuite les dépouiller et les tuer dans leur sommeil? Ou sont-ils simplement très hospitaliers? Un peu méfiants, nous déclinons poliment leur offre sous prétexte que nous ne voulons pas les déranger. Ils insistent. Mais non, nous ne dérangeons pas du tout! Nous pouvons même faire un asado (comprendre BBQ chilien) et boire du vin! Nous dévions subtilement du sujet en s'exclamant sur la beauté du paysage. Nous faisons tous plus ample connaissance dans la joie et la bonne humeur.



1h plus tard, nous sommes en route pour le supermarché pour acheter du vin et de la viande. Nos nouveaux amis ont réussi à nous retourner le cerveau; nous avons accepté leur offre.

S'en suivi une soirée incroyable: plats traditionnels chiliens (fruits de mer et viande cuits dans du vin à la plancha), anecdotes de nos vies et reggaeton (comprendre musique de beauf latino mais qui finit par bien rentrer dans la tête, on en redemande!).




Les potentiels meurtriers s'avèrent être adorables, attentionnés et plus qu'hospitaliers.

Morale de l'histoire​: il ne faut pas avoir peur des galères ni des inconnus ;)

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